Quelle joie de pouvoir faire chanter nos frères et sœurs de paroisse ou de communauté à plusieurs voix, de leur apprendre de nouveaux chants, de les faire chanter en petits chœurs... et pourtant il y a quelques petites règles de bases à connaître.
Voici donc une note, un ensemble non exhaustif de points à connaître, de points de vigilance à garder en tête.   


1. AVANT DE COMMENCER À CHANTER  


Le chef de chœur a un travail à faire avant de présenter de nouvelles partitions à ses choristes. 

* D'abord en lisant le texte, essayant de cibler les particularités sémantiques du refrain et des couplets afin de pouvoir souligner le sens dès le déchiffrage car il ne faut pas perdre de vue que la musique est là pour servir le texte, le mettre en valeur. Ne pas hésiter à parler le texte en rythme tous ensemble lors des premières répétitions pour bien le faire ressortir. 

* Ensuite, chercher le mouvement musical qui accompagne le texte afin d'essayer de trouver une interprétation dynamique, musicale et pas seulement solfégique. Par exemple, quand la ligne mélodique des sopranes est ascendante, c'est en général qu'on est dans un mouvement de tension croissant. De la même manière, quand la ligne des sopranes est descendante, c'est souvent pour une résolution des tensions, un apaisement du morceau.  

Chaque partition, même si elle est simple, est à regarder avec un peu de recul à ces différents niveaux. Ça permet ensuite de pouvoir emmener le chœur plus loin dans l'interprétation, et donc de mieux servir la liturgie.   


2. CHANTER À PLUSIEURS VOIX 

Faire chanter un certain nombre de personnes en même temps nécessite une grande capacité d'écoute pour le groupe dans son ensemble mais aussi pour chaque personne présente.     

* La vigilance à la posture de chacun est fondamentale... chaque chanteur doit se tenir droit, ancré dans le sol, les épaules « ouvertes », prêt à donner et à recevoir, et toujours tout en souplesse.
Une fois que chacun est bien « positionné », on peut commencer à chanter. Si vous ne connaissez pas d'exercices d'échauffement ou que la répétition est trop courte pour en faire, veillez à prendre un chant facile, de préférence un petit canon ou un chant à deux voix qui permettra de chauffer les voix sans forcer.   

* Quand vous commencez à chanter à plusieurs voix, il faut que chaque chanteur, chaque voix soit responsabilisé : si les soprani ont une voix qui doit ressortir car reprise pas l'assemblée, pas la peine de crier, leur voix ressortira d'autant mieux que les alti, les ténors et les basses ont conscience de ce qu'elles chantent et ne cherchent pas à les écraser.
Il faut vraiment apprendre à nos chanteurs à s'écouter, à respecter la voix de leur voisin de pupitre mais aussi celles des autres pupitres.    



3. APPRENDRE DE NOUVEAUX CHANTS 

* Lorsqu'on fait apprendre un nouveau chant à des choristes qui ne sont pas forcément solfégistes, il peut être bon d'apprendre tous ensemble la voix des sopranes avant de passer aux autres... certains me diront qu'une fois qu'ils connaissent la voix des sopranes, quelques chanteurs n'arrivent plus à en apprendre une différente... c'est une vraie gymnastique cérébrale, plus on en fait, plus ça devient facile !   

* Dans la mesure du possible, il est bon d'avoir un pilier pour chaque pupitre afin de pouvoir, après avoir chanté le chant une première fois en chœur, de se répartir par pupitre afin d'apprendre les voix plus simplement et rapidement. Les personnes désignées le seront avec discernement... et sont d'autant plus nécessaires que les choristes sont nombreux.
Lorsque tous se retrouvent pour chanter à quatre voix, afin de favoriser l'écoute et de vérifier que chaque pupitre est au point, on peut demander à chaque pupitre de chanter sa voix pendant que les 3 autres la font bouche fermée (ils peuvent ainsi prendre conscience de l'harmonie et intégrer leur voix en fonction de chacune des 3 autres).     

* Il est temps maintenant si nécessaire de reparler du sens du texte et de le prier, de remettre la musique à sa place de médiateur et de ne plus la considérer comme une fin en soi.   


4. LE PETIT CHOEUR 

Il se peut que, pour certains morceaux, la formation d'un petit chœur soit nécessaire. Ce peut être pour des raisons de difficultés musicales, pour faciliter la compréhension du texte, pour créer un contraste afin de souligner un moment liturgique... tout cela doit être discerné en équipe d'animation, en vue de favoriser le climat de prière de la célébration. 

* Le petit chœur est constitué de 4 à 8 personnes qui ont l'habitude de chanter ensemble, ou au moins de chanter à plusieurs voix. (il vaut mieux faire un petit chœur à 3 voix plutôt que de faire chanter quelqu'un qui n'est pas sûr... bien entendu, on ne peut se passer de la voix de soprane)   

* Il faut veiller à l'équilibre vocal entre les différentes voix, la voix de soprane doit toujours être mise en valeur par les autres voix... les 3 voix plus harmoniques (alto, ténor et basse) doivent devenir un écrin pour la voix de soprane. Concrètement, la soprane se met au milieu, face au micro. 

L'écoute des chanteurs entre eux ne se réduit pas à cet aspect de mise en valeur de la voix de soprane, mais doit aussi servir la musique et le texte. En petit chœur, l'attention au sens du texte et au mouvement musical est plus importante encore qu'en chœur plus nombreux.